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Trek urbain #2: Terre des Hommes (Parc Jean-Drapeau)

Notre 2e trek urbain à pour but de vous projeter, du moins dans l’imaginaire, dans l’univers unique de l’Expo 67. Bien sûr, tout est différent aujourd'hui. La nature a repris ses droits mais le Parc Jean-Drapeau reste un endroit enchanteur rempli de vestiges d’une époque marquante pour l’histoire de Montréal. Bienvenue dans un bain de nature teintée de la nostalgie de l’Expo 67. 

«En 67 tout était beau. C’était l’année de l’amour, c’était l’année de l’expo… » Cette chanson de Beau Dommage résume parfaitement l’humeur existante à l’époque de l'exposition universelle. Vous savez, ces événements qui ont lieu au bon endroit au bon moment de sorte que la magie opère? Voilà ce qu’était l’Expo 67. Le Québec, en plein ébullition avec sa révolution tranquille, ne peut qu’être le meilleur endroit pour la recevoir. Cette immense kermesse à laquelle convergera des millions de visiteurs provenant du monde entier reste un des jalons les plus importants de l’histoire de la ville de Montréal. Il est le catalyseur qui l’a fait connaître au monde entier; le moment où elle est entrée dans la cours des grands et s’est mise à regarder vers l’avenir. Tous ceux qui l’ont vécu vous le raconteront, les yeux plein d’étoiles.

Les astres semblaient alignées. Le Canada se prépare pour le centenaire de la confédération et suite au désistement de Moscou, Montréal est désignée hôte. Ensuite, tout s’enchaîne. Le thème de «Terre des Hommes» est choisi et soixante-deux pays confirment leur participation. Commence alors un branle bas de combat sans précédent. Toutes les ressources, dirigées par leur chef d'orchestre, le maire Jean Drapeau, combinent énergie et innovation pour créer l’une des expositions les plus marquantes jamais tenues. Des chantiers apparaissent dans tous les coins de la ville. Des camions sillonnent jours et nuits le Pont Jacques-Cartier pour déverser leur cargaison de manière à agrandir l'île Sainte-Hélène et créer de toute pièce l'île Notre-Dame. 28 millions de tonnes de roc sont transportées ainsi dont une quantité provenait de la construction du métro. Cette tâche accomplie, les infrastructures et les pavillons s'érigent à une vitesse impressionnante. Dans la foulée, apparaîtront de nouvelles routes, de nouveaux ponts, un métro et bien d’autres infrastructures qui resteront un précieux leg de l’Expo. 

Le 28 avril, l’Expo ouvre ses portes. Dès lors, une vague de visiteurs s’y précipite jours après jours, pendant six mois; 50 millions en tout. Imaginez un peu cet univers surréel: une foule en liesse au milieu d’immenses pavillons futuristes. Des animations, spectacles, projections en continue. Au dessus des têtes, des monorails, des téléphériques. Dans les canaux, des aéroglisseurs, des gondoles. Sur les chemins, des trains futuristes, des triporteurs. L’Expo 67 fera vivre à ses visiteurs une expérience extatique, immergés dans un monde de sensations, de couleurs, de sons et d’odeurs.  

Mise en garde: Au moment de notre visite, tous ces endroits étaient fermé en raison de la Covid-19. (Casino, Biosphère, La Ronde, Musée Stewart, Plage Jean-Doré. navette fluviale, Complexe nautique du Parc Jean-Drapeau, bassin Olympique. Important de prévoir de l'eau, un lunch et du papier de toilette.

Trek urbain Circuit 2 : Terre des Hommes 

  • 12 kilomètres 

  • Environ 3 à 5 heures (en prenant votre temps)

  • Départ: station de métro Papineau (Prévoyez votre journée en fonction de votre désir d’admirer le pont et les installations illuminées en soirée.) 

Autres Transports : Deux navettes permettent une liaison entre la station Jean-Drapeau et les attractions. L’été, l’autobus 767 s'arrête à la plage Jean-Doré et à La Ronde. La 777 permet l’accès au Casino. Des stations BIXI y sont installées. Pour les automobilistes, des stationnements (relativement coûteux surtout en haute saison). La navette maritime relie Longueuil, Le Vieux-Port et le Parc Jean-Drapeau (Attention: tous ces services ne sont peut-être pas disponibles durant la pandémie.)

Départ du trek

En sortant de la station Papineau, prenez la rue Dorion vers le nord. Vous parviendrez au petit parc des Vétérans. Traversez-le en suivant le sentier pour accéder au trottoir du Pont Jacques-Cartier. Pour votre sécurité et celle des cyclistes, je vous recommande de vous serrer sur votre droite. 

Pont Jacques-Cartier

Vous voici sur le Pont Jacques-Cartier, véritable icône de la ville de Montréal. Comme le Brooklyn Bridge de New York et le Golden Gate de San Francisco, Montréal peut se targuer d’avoir son symbole pontier. Reliant Montréal à la Rive-Sud (Longueuil), en passant par l'île Sainte-Hélène, le pont d’acier à maintenant 90 ans. À l’origine, il comportait trois voies de circulation, deux trottoirs et des espaces laissés libre pour l’installation du tramway (qui n’ont jamais servi). À partir des années 50, en raison de la forte hausse du trafic, ces espaces ont été réquisitionnés pour en faire des voies de circulation automobiles supplémentaires.

Durant votre ascension, c’est le moment d’admirer la vue sur le grand Montréal, le centre ville, le fleuve, les îles. Vous serez aussi sans doute intrigués par le grillage qui entoure le passage. Bien qu’esthétique, ce n’est pas sa raison d’être. Malheureusement, le pont possédait la réputation peu enviable d'être le 2e pont le plus meurtrier (suicides) d’Amérique du Nord après le GoldenGate. Il fut donc décidé d’ériger cette drôle de structure afin d’éliminer le phénomène.

Trottoir pont Jacques-Cartier vers le nord.

Trottoir pont Jacques-Cartier vers le sud.

Durant l’été, depuis 36 ans, les montréalais sont encouragés à envahir le pont, fermé à la circulation automobile, pour admirer la compétition de feux d’artifice L'International des Feux Loto-Québec. Malheureusement, pour la première fois, les feux sont annulés en raison de la Covid-19.

Vous arriverez éventuellement à une intersection menant à l'île Sainte-Hélène. Vous la reconnaîtrez par la présence du buste de Jacques Cartier offert par la France en 1934. Vous remarquerez aussi des tourelles blanches dépassant des quatre côtés. Celles-ci font partie d’un magnifique bâtiment, rare spécimen d'art déco de la ville, pourtant relégué aux oubliettes depuis les années 30. On le nomme Pavillon de l'île Sainte-Hélène et son histoire n’est pas banal. Il devait, en plus de servir à soutenir la structure du pont, avoir une vocation de station de tramways et de casino. Pour cette dernière idée cependant, le clergé n’était pas d’accord. On décida alors d’y aménager une salle d’exposition et une salle de bal. Cependant, la Seconde Guerre combinée à la crise économique, mis frein à ces idées. L’endroit est donc devenu un lieu d’entreposage pour l'armée jusqu’au début des années 50, pour ensuite servir à stocker les matériaux d’entretien du pont. Aujourd’hui, on peut y pénétrer grâce au passage piétonnier qui relie les côtés Est et Ouest et y contempler deux murales de l’artiste Rafael Sottolichio. Aux dernières nouvelles, il était question de redonner vie au pavillon mais ce n’est pas si simple en raison du bruit et des vibrations causés par le trafic du pont.

Descendez maintenant la passerelle qui vous mène à l’Île Saint-Hélène. Vous arrivez à l’un des plus vastes et plus beaux espaces verts de la ville, déclaré site du patrimoine en 2007. Son nom lui vient de Samuel de Champlain qui lui donna le prénom de sa femme. L'île appartiendra d’abord à la famille Le Moyne de Longueuil jusqu'en 1818, et fut vendue au gouvernement britannique. Celui-ci l'achète afin d’assurer les défenses sur le fleuve entre Québec et les Grands Lacs. C’est à cette époque que fut construit le fort de l'île. En 1870, le gouvernement canadien en fait l'acquisition et la convertie en parc public alors seulement accessible par traversier. C’est ainsi jusqu’à l’incroyable période d’effervescence de l’Expo 67, moment charnière où le destin de l’Île Sainte-Hélène change radicalement. Après la clôture de l’Expo, le site continua sa vocation de foire sous le nom Terre des Hommes. Enfin, la plupart des installations d'Expo 67 furent démantelées et l'île fut réaménagée en parc.

Buste de Jacques-Cartier

La Ronde vue du pont Jacques-Cartier par MB-one

Vous apercevrez à votre gauche le parc d'attraction de la Ronde, très cher au coeur des québécois. En effet, depuis sa création dans le cadre de l’Expo 67, nombre de ceux-ci peuvent se commémorer avec bonheur leur passage à la Ronde, enfants, adolescents, et de nouveau avec leur propres enfants. Plusieurs manèges existant ou disparus resteront à toujours gravés dans l’imaginaire collectif tel que le gyrotron, la pitoune, la grande roue, le téléphérique. (Aujourd'hui, cinq manèges d’origines sont toujours en opérations: le minirail, la spirale, le petit train, les Joyeux Moussaillon, la Marche du Mille-pattes et le Carrousel). Depuis 2011, la gestion du site est passé des mains de la ville à celles du promoteur américain Six Flags qui cible dorénavant le marché des adolescents plutôt que des familles avec des manèges à sensations fortes. 

Du haut du pont, vous avez sans doute entrevue le fort britannique de l'île Sainte-Hélène, construction militaire du 19e siècle. Ce lieu historique abrite depuis 1955 le Musée Stewart. Nous vous encourageons à profiter de votre passage pour le visiter. Le coût est de 15$ et cette incursion vous permettra d’avoir une idée générale de l’histoire du Québec et du Canada. Vous remarquez au passage la tour de verre qui sert de porte d'entrée au musée. À son sommet se trouve un belvédère offrant une belle vue sur les environs.

Continuez votre route sur un des sentiers, soit en longeant le bord de l’eau ou en passant à travers le boisé, à votre guise. Vous arriverez alors à la hauteur de la Maison Hélène-de-Champlain. L’endroit semble laissé à l’abandon mais il est prévu de le restaurer et de lui donner une nouvelle vocation. De 1955 jusqu’à sa fermeture en 2009, la maison abritait un restaurant, longtemps considéré comme l’un des plus prestigieux des environs. 

Vous apercevrez ensuite la Biosphère dans toute sa splendeur. Cette gigantesque sphère abritait le Pavillon des États-Unis lors de l'Exposition universelle et, était d’ailleur un de ses emblèmes. En 1976, un incendie a consumé son revêtement de polymère. La structure, construite en acier, est demeurée utilisable mais c’est tout ce qui restait de l'ancien pavillon. Son avenir est devenu incertain jusqu’en 1990. Heureusement, ce joyau est sauvé grâce à la volonté de plusieurs partenaires dont Environnement Canada,  qui le transforme en musée consacré à l’environnement. Petite anecdote, vous pouvez l’apercevoir dans la série Battlestar Galactica dans l’épisode "Greetings from Earth". 

Vous vous trouvez adjacent au nouvel Espace 67, porte d’entrée du Parc Jean-Drapeau à partir du métro. Il a été créé dans le but de rendre le parc plus hospitalier. On y trouve un pavillon d'accueil, un restaurant et des blocs sanitaires (pas ouverts lors de notre passage). Notez que vous pouvez entrevoir, à proximité du métro, la structure de bois du pavillon de la Corée, barricadé et en piteux état. Souhaitons qu’une volonté politique saura le préserver comme joyau de l’Expo 67. Pas très loin de là se trouve le Complexe Nautique du Parc Jean Drapeau, un trésor caché de Montréal qui compte trois piscines: grand public, bassin de plongeon et piscine d'entraînement. 

Voici le temps d’emprunter la Passerelle du Cosmos pour vous rendre sur l’Île artificielle de Notre-Dame qui fut érigée en seulement 10 mois! L’île a bien changé depuis l’Expo. Presque tous les pavillons qui s’y trouvaient ont été démolis pour permettre la construction du bassin des Jeux olympiques de 1976 et le circuit Gilles Villeneuve. Il ne reste que l'ancien pavillon de France et le pavillon du Québec qui ont été convertis en Casino. Le pavillon du Canada est devenu le centre administratif de la Société du Parc Jean-Drapeau et le pavillon de la Tunisie. Ce dernier est resté intact uniquement parce qu’il ne se trouvait pas sur la route des nouveaux projets. L'île Notre-Dame contient quatre éléments principaux: le bassin Olympique, le circuits Gille Villeneuve, le casino, la plage et ses aires nature. 

Continuez tout droit sur le sentier. Vous apercevrez à votre droite le pavillon de la Tunisie qui ne paie de mine. Rendez vous sur le circuit Gille Villeneuve et empruntez le, vers la droite. Vous marcherez pendant quelques mètres en compagnie de sportifs de tout acabit, s'entraînant en vélo. Faites attention d’emprunter la section piétonnière car les vélos de compétitions vous frôlent à vive allure. La piste de course accueille le Grand Prix du Canada depuis 1978. Cet événement, qui se tient en juin, attire son lot de touristes et annonce en grande pompe le départ de la saison estivale montréalaise. Cette année toutefois, il est reporté septembre.

Casino de Montréal, pavillon de la France.

Vous apercevrez maintenant le Casino de Montréal installé dans les anciens pavillons de la France et du Québec depuis 1993. Il est géré par la Société des casinos, filiale de Loto-Québec. Il compte neuf étages, 150 tables de jeu, 3 000 machines à sous et jeux électroniques. Il abrite également cinq restaurants et une salle de spectacle. C’est un bon endroit pour vous arrêter, vous désaltérer et examiner la faune hétéroclite du monde du gambling.

À la sortie du casino, continuez votre marche sur la piste. Vous dépasserez les puits de ravitaillement à votre gauche. Vous pouvez ensuite longer le bassin Olympique si vous le désirez. Ce bassin artificiel accueille des groupes sportifs d'aviron, de canoë-kayak et de bateaux-dragons en plus des championnats et compétitions de haut niveau. 

Vous voici devant la plage Jean-Doré, un bel endroit pour profiter de la chaleur de l’été avec la gamme d’activité nautiques qu’on peut y pratiquer: natation, canot, kayak, pédalo, jeux gonflables, Paddle Board. Il est agréable de naviguer librement entre la zone de baignade de la plage et le Casino et de découvrir le centre de l'île Notre-Dame en empruntant la grande boucle des lagunes.

Si la plage n’est pas ouverte, continuez sur le circuit Gille Villeneuve. Vous passerez à proximité d’endroits agréables pour pique-niquer. Après avoir profité de cette détente au milieu de la verdure, des marmottes, moufettes, ratons et oiseaux, vous pouvez continuer sur le sentier. Vous verrez à votre droite le Pavillon du Canada, siège social de la Société du Parc Jean Drapeau. C’est un bon accès pour entrer dans la  section qui fut les Floralies.

Tulipes, les Floralies. Juin 2020

En effet, en 1980, l'île a accueilli les Floralies, une compétition internationale d'horticulture. Aujourd'hui, cet espace est entretenu par une équipe de jardiniers. C’est ici que se cachent plusieurs oeuvres d’art public, la plupart arrivée dans le cadre de l’Expo 67, comme la Tête de moa, réplique grandeur nature d'une tête originale que l'on retrouve à l'île de Pâques; la fontaine Wallace, donnée par la ville de Paris; le mât totémique Kwakiutl, vestige du Pavillon des Indiens du Canada.

Tête de moa.

Vous empruntez alors le pont des Îles qui vous ramène sur l'île Sainte-Hélène. Le pont continue et devient le pont de la Concorde. Si vous êtes en forme, vous pouvez vous rendre à la Cité du Havre et admirer  Habitat 67. Un ajout d’environ 30 minutes à votre parcours. 

Habitat 67, archives ville de Montréal. 3_P123_1P007

Construit dans le cadre de l'Expo 67, Habitat 67 a d'abord abrité les visiteurs d'Expo 67 pour devenir des logements et ensuite des condos . Son architecture unique contribue à le faire classé en 2009 «monument historique» par le gouvernement du Québec. Au total, 354 modules s’appuient les uns sur les autres pour former 148 appartements flottant entre ciel et terre, Intégrant modules, passerelles et terrasses suspendues et créant ainsi un lieu d’habitation unique. Sur la pointe de la péninsule, à l'est, se trouve le parc de Dieppe nommé pour commémorer le raid de Dieppe. L’intérêt du petit parc est d'offrir un excellent point d'observation du fleuve, du Vieux-Port et du Centre-Ville.

Si vous choisissez de ne pas rallonger votre expédition, vous descendrez du pont et vous longerez le Lac des cygnes. Vous êtes finalement de retour à l’espace 67 et vous pouvez apercevoir L'Amphithéâtre, lieu d'accueil des événements musicaux de grande envergure comme Osheaga, Lasso et les Piknic électronik. 

Un peu plus loin, se trouve l’Homme de Calder, une sculpture créée par l'artiste américain Alexander Calder à l'occasion de l'Expo 67. De forme abstraite et asymétrique, l’oeuvre représente le progrès et la puissance humaine. En 1991, on la déplace de son lieu d'origine sur le belvédère du parc, permettant ainsi au public d'y accéder plus facilement.

l’Homme de Calder

Vous passerez ensuite l'embarcadère de la navette fluviale qui transporte les visiteurs (et leur vélo) entre le Vieux-Port, la Ville de Longueuil et l'île Sainte-Hélène. Après plusieurs mètres sur le chemin longeant le bord du fleuve et le grand stationnement, vous voici au meilleur endroit pour vous installer et admirer ou photographier le pont Jacques-Cartier. Vous aurez alors la meilleure photo, garantie! Il vous faut cependant attendre jusqu'à 21h. En 2017, année du 375e anniversaire de la fondation de Montréal et du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, un système d'éclairage imaginé par Moment Factory fut ajouté au pont. Cet éclairage qui met en valeur la beauté du pont est modulable en fonction des besoins. Comme maintenant avec les couleurs de l’arc-en-ciel qui symbolise l’espoir en ces temps de pandémie.

Il est maintenant temps de revenir vers le métro. Passez sous le pont (tout près de la Ronde et son animation) et revenez de l’autre côté en longeant le bord de l’eau. Vous passerez à nouveau près de la biosphère que vous verrez cette fois toute éclairée et vous arrivez au métro. Voilà, nous espérons que cette balade au coeur de L’Expo 67 vous aura plu autant qu’à nous, Laissez-nous vos commentaires sur notre site ou notre page Facebook, et ne manquez pas notre prochain trek urbain. Si vous avez aimé, rendez vous sur la page de notre trek urbain #1

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