On a testé pour vous: Cars-to-Florida. (première partie)

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Cet article “On a testé pour vous” vous est présenté en deux parties. La première partie vous emmène avec moi seule lors de mon aventure de Montréal vers la Floride. Dans la deuxième partie (qui sera disponible d’ici quelques jours), nous vous partagerons notre périple de couple de la Floride jusqu’à Montréal.

Expérience 1: Caroline

Ottawa - Sarasota du 2 au 5 janvier 2017

Un anniversaire hors norme.

Janvier 2017, année de mon 49e anniversaire. Allez savoir pourquoi, je ne suis pas particulièrement emballée d’atteindre un demi siècle et la perspective de fêter cela en grande pompe ne m'enchante pas non plus. Je désire toutefois souligner cela en vivant quelque chose de spécial. Quoi de mieux que de retrouver la route, ma loyale amie. Mais comment y arriver à peu de frais? C’est à ce moment que je me suis rappelée du service Cars-to-Florida! J’ai alors décidé de m’inscrire pour convoyer une voiture du Canada vers la Floride.

Voir notre article précédent pour les détails du fonctionnement de Cars-to-Florida

Une fois inscrite et acceptée, j’ai réussi à trouvé une demande de chauffeur pour les dates qui me convenait. C’était plutôt une chance car c’est rare pendant le temps des fêtes. L’objectif était Ottawa, Canada à Sarasota, Floride. Collecte de la voiture le 2 janvier et livraison en Floride le 5 janvier… sans faute!

2 janvier

J’habite Montréal donc, j’ai dû me rendre à Ottawa par bus. Je pars de Montréal en laissant derrière mon chum affublé d’une grosse grippe d’homme. Il est solide. Il va s’en remettre. Que j’y sois ou pas. Ils annoncent aussi du mauvais temps sur la côte Est mais bon, je vis au Québec, ça ne me fais pas peur.

Le point de rendez-vous est un chic quartier résidentiel. Le couple qui m’accueille, deux enseignants retraités francophones, m’invite à entrer dans une grande demeure nordique. Après m’avoir offert un thé, ils me conduisent à leur véhicule, une familiale avec des effets personnels empilés jusqu’au toit. Je devine qu’ils sont des habitués du service car je n’ai nul besoin de les rassurer sur mes habiletés de conduite. Nous inspections ensemble la voiture et je pars avec l’engin en leur envoyant de grands signes de la main.

Dès les premières minutes de mon départ, les conditions météorologiques se détériorent et je remercie la providence d’avoir un véhicule avec une bonne traction dans la neige poudreuse. Je travers la frontière sans difficultés. Il est déjà 15h. Dès mon incursion en territoire américains, les frissons m’envahissent, les yeux me piquent et le nez me coule comme un robinet. Zut, j’ai attrapé la grippe de Marc et me voilà malade au point où je dois m’arrêter. À quelques kilomètres de la frontière, en pleine tempête, je me réfugie dans un vieux motel appartenant à des indiens. Un lit et de la chaleur suffiront pour me permettre de reprendre des forces.

3 janvier

Le lendemain, je repars avec l’ambition de conduire le plus longtemps possible. Je réussis à me taper 12 heures en ligne en me divertissant comme je peux à l’aide des postes de radio. Au nord, j’écoute des émissions d’analyses politiques intéressantes mais, plus je me dirige vers le sud, plus je dois me taper des programmes bibliques qui prêchent la foi et l’amour du Christ. Lorsque je sature d’entendre parler de Jésus, je me rabat sur la collection de disques des propriétaires et termine ma longue journée au son de la voix de Leonard Cohen. Je m’éloigne de la tempête. Les conditions de routes s’améliorent. Mais les américains roulent vite, très vite, et cela me demande beaucoup d’attention et d’énergie pour conduire dans ces conditions. Je termine ma soirée une nouvelle fois dans un motel désuet encore administré par des indiens, non loin de la Caroline du Nord.

4 janvier

C’est ma fête. Je suis seule au monde, au milieu de l’état qui porte mon nom. Je me sens bien et seule à la fois. Le monde est vaste. Dance me to the end of Love... Je voulais de l’introspection, de la solitude? Me voilà servi. Je traverse donc les Carolines et j’arrive enfin, au crépuscule, au Nord-Ouest de la Floride. Je me dirige vers le bord de mer qui agit chaque fois sur moi comme un aimant. Je gare la voiture dans un stationnement et décide de m’y poser. Au diable les panneaux d’interdictions! Je m'insère avec difficulté sur la banquette arrière sous les vêtements suspendus et je j’essaie de dormir non sans difficultés. Demain. je remettrais les clés aux couples. je ne suis qu’à 100 km.

5 janvier

Je me réveille avec le doux son des vagues. C’est le plus beau moment du voyage. Je sors du véhicule et prends une grande respiration en admirant le tableau. J’aime la route pour ces petits moments. Je reprends mon chemin pour rejoindre une route côtière, monotone, d’où on n’aperçoit nullement la mer, trop éloignée qu’elle est du chemin.

À Sarasota, Je parviens à un espace résidentiel encerclé d’une clôture de béton. Là, se trouve mon couple, cette fois, dans une résidence tropicales aux teintes pastel. Ils semblent détendus et contents de me voir. Après avoir échangé quelques formules de politesse et m’avoir remis le montant promis, l’homme me conduit au motel abordable le plus proche. Voilà, ma mission accomplie. Et maintenant? Je dois me trouver un vol de retour. C’est alors que les ennuis commencent. Je n’ai pas de cellulaire, il ne semble plus exister de café Internet ni d’agences de voyage et, de surcroît, il y a une énorme tempête hivernale sur la côte Est qui rend les vols d’avion rares et surchargés. Je me rends tout de même à la seule agence qui semble encore ouverte dans les alentours et le propriétaire réussit avec beaucoup de mal à me dénicher un vol qui me ramènera à temps pour mon retour au travail. Mais à quel prix? Je dépasse largement le montant reçu. Je peste de ne pas avoir réserver un vol avant de partir. Nous sommes le matin du 5 janvier. Il ne me reste que deux jours floridiens.

6 et 7 janvier

Nouvel embarras que je n’avais pas prévu: après la remise du véhicule, Je me retrouve sans transport dans un endroit où marcher est presque un acte de dissidence. En dehors des itinérants, personne ne marche, rien n’est accessible à pied et il n’y a pas ou peu de transport en commun. En outre, profiter de la mer est laborieux car les accès appartiennent presque entièrement aux domaines privés. J’ai pourtant le souvenir d’images de mon enfance où nous étions venus passer des vacances ici et que la route était bordée de plages accessibles. Il est bien fini ce temps. Je ne peux pas dire que je trouve le coin palpitant. Je passe ces journées à errer pour tenter de dénicher un accès à l’eau, sans succès. Finalement, le matin du 8 janvier, je repars vers mon mon chez-moi, déçue de ne pas avoir pu me rassasier de la mer mais ravie d’avoir vécu cette expérience si singulière. Le matin du 6 janvier, à peine débarquée de l’avion, je me retrouve de retour au boulot. Voici comment débute mon année 2017!

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