Une carte du monde au côté du lit.
J’ai toujours eu une relation très intime avec le fait de partir et pour moi, choisir une destination de voyage est une action presque mystique qui me procure un intense plaisir. D’ailleurs, j’accompagne toujours cette démarche de préparations et de rituels élaborés. Choisir une destination n’est pas un acte banal. Ce n’est rien de moins que l’amorce d’un mouvement vers un océan de possibilités.
Partir est un processus ultra créatif dès la seconde où émerge la décision jusqu'au moment du retour. À l’instant où l’on franchit la porte de son chez soi, l’œuvre se crée, pas à pas, coups de crayon sur le canevas de la terre.
Partir, c’est accepter les probabilités que tout se passe bien ou que des incidents plus ennuyeux surviennent. Quelque soit l’issu, il en résultera toujours une plus vaste connaissance de soi-même et des autres, une transformation intérieure profonde. Partir, c’est laisser une vie derrière soi et en entamer une nouvelle.
Certains rêvent de conquérir l’espace. Moi, ça me laisse indifférente. Quand j'observe le firmament, je n’ai aucune envie de me propulser vers le ciel pour atteindre les étoiles et l’infiniment grand. L’inverse est également vrai. Je ne comprends pas ces personnes qui s’émerveillent et s’extasient devant l’infiniment petit. L’extrême de la contemplation m’exaspère. Je n’ai aucun intérêt à observer pousser mes légumes. Beaucoup Trop long. Je suis plus boulimique que cela. J’ai trop à embrasser pour perdre du temps à contempler. Je désire conquérir la petite planète bleue. Rien de moins. Ça peut paraître présomptueux, ambitieux, à la limite consumérisme et ce l’est probablement mais j’assume mon intention d’aborder le monde dans sa globalité: ses coutumes, ses traditions culinaires, son histoire, son art, sa culture, sa faune, sa flore, etc. La savane, la brousse, le désert, les rizières, les villes, les cantons, les townships me font vibrer au plus profond de mon être. Je souhaite les collecter comme des perles pour confectionner le collier de ma vie vécue.
Suivant cette logique, mon choix de destination obéit à un plan bien précis : avoir eu un contact avec le maximum d’endroits sur terre d’ici ma fin. Voici mes principaux critères de sélection d’une destination:
Suis-Je déjà aller ? (J’évite autant que possible d’aller deux fois au même endroit).
Est-ce que je me sens interpellée par cet endroit présentement? Est-ce le bon moment dans ma vie pour y aller?
Au delà des idées préconçues et de la propagande des médias de masse, quel est le niveau de risque réel à cet endroit?
Est-ce un endroit qui sort des sentiers battus? Si non, y-a-t’il une façon de l’aborder autrement ? Exemple : visiter les USA par la Route 66.
Dans l’éventualité que je n’y reviendrais probablement pas, ai-je le temps d’avoir un aperçu satisfaisant de l’endroit dans sa globalité dans le laps de temps qui m’est disponible? Exemple: le Belize en trois semaines.
La conjoncture est-elle bonne pour être témoin d’un moment charnière dans l’histoire de l’endroit. Exemple : visite du Pape à Lima durant un séjour au Pérou. Élection d’Obama durant un voyage à Chicago.
Pour mieux m’inspirer, j’ai sur ma table de chevet la présence rassurante d’une carte du monde que je consulte régulièrement. Elle me permet d’aborder la terre sous des dimensions plus accessibles et me donne l’élan de rêver d’atteindre ces ailleurs prometteurs. Elle m’invite à m’abandonner dans un sommeil, pleine de l’espoir de toucher ces espaces lointains. Ainsi, je dors apaisée, rassurée.
Je possède aussi une panoplie de livres desquels j’aurais beaucoup de mal à me départir. Ils sont mes compagnons de longues dates. Je les feuillette à l’occasion, avec délice, et je ressens un plaisir presque sensuel lorsque je plie le rebord des pages des endroits que j’ai visités.
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Il m’arrive, plus rarement, de vouloir laisser le hasard décider pour moi. C’est alors que j’ouvre un de ces livres sur une page au hasard et j’observe l’effet que la destination révélée provoque en moi. Je peux aussi faire tourner un globe terrestre, fermer les yeux et poser mon doigt au hasard. Ce sont d’autres approches qui ont l'avantage non négligeable de laisser entrer une part de magie dans le processus.
Et vous, comment vous choisissez votre destination de voyage ou de vacances? Quels sont vos critères de sélection? Nous aimerions bien les connaître?