Les peurs et les doutes

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De quoi pourrais-je bien vous parler? Satané blogue. Nous sommes fin janvier. Un an approximativement avant notre départ. Nous ne sommes pas sur la route, donc pas d’histoire du genre à raconter. Je pourrais bien vous parler des préparatifs de départ mais c'est encore un peu tôt. Non, pour être honnête, ce 30 janvier 2018, ce sont les doutes et les peurs qui prennent le plancher dans mon esprit. Eh oui… pas très glamour.

Durant les fêtes, nous avons annoncé à tout le monde notre projet de partir. Donc, tout cela devient concret mais en même temps, c'est encore loin. Chaque jour, chaque pas doit nous rapprocher un peu plus de notre objectif. Rappelons les grandes lignes: partir à cinquante ans, en couple, sans destination, sans date de retour.

Et oui, on doute. En tout cas moi je doute. Va-t'on y arriver? Comment allons nous vivre? Comment allons nous réagir face aux pertes de confort du monde que l’on connait? Comment allons nous nous sentir loin de nos proches? Et si nous étions devenue trop vieux pour ce genre de connerie? Comment, comment, comment…Pourtant, ce n'est pas la première fois que je passe par là. Je devrais mieux savoir que cela fait partie des étapes normales. Je me souviens, quelques jours avant mon départ pour l'Afrique Australe, je me suis retrouvée malade. J'étais confortablement installée sur le bol de toilette en train de vomir quand je me suis demandée comment je ferais dans la même situation de l’autre bord de l'Atlantique. Aurais-je le droit au même confort? C’était un moment de grande insécurité pour moi. Pourtant, plus d'une fois j'ai été malade en Afrique et jamais, jamais mon bol de toilette ne m’a manqué. J’ai fait avec la situation dans laquelle je me trouvais et cela me semblait très naturel. Malgré tout, la peur avant les départs resurgit à chaque fois. Et, je sais par expérience, que dès le moment où l’on franchit la porte de l’avion qui nous mène à destination, où parfois, dès le moment que l’on met pied sur la terre promise, tous les doutes disparaissent comme s’ils n’avaient jamais existé. Le plus difficile est de se rendre jusque là. C’est un long processus, parfois joyeux, souvent douloureux et la douleur est souvent proportionnelle aux efforts à mettre pour arriver au but.

Quatre fois j’ai quitté mon chez-moi pour des périodes plus longues que trois mois. Chaque fois, ça été pareille. Ça commence avec l’enthousiasme, suivi des doutes, de la souffrance, des peurs, pour terminer en libération et bien être (vous aurez compris que c'est le voyage) et finalement, le retour (ça c'est un tout autre processus dont il sera question dans un autre article).

Quand je me trouve de l’autre côté, en mouvement, j’essaie de toutes mes forces de retenir dans ma tête à quel point je me sens bien, en harmonie, à ma place, pour garder cet équilibre et cette force intérieure lors de mon retour de sorte qu’ils m’aident à continuer et surtout, qu’ils m’aident à me propulser éventuellement vers un autre départ. Comme maintenant. Me souvenir, malgré les doutes et les peurs, à quel point ce choix est ancré au plus profond de qui je suis.  En somme, je puise dans mes souvenirs de voyages antérieurs afin de me rappeler que les doutes font parties du contrat. Ils sont un passage obligé. Surtout à cinquante ans où tout laisser derrière n'est pas une mince affaire.  

Ouf! C’est pas évident de partager ses doutes et ses peurs sur un blogue. Mais ce blogue c'est aussi l'avant voyage avec tout ce que cela comporte, sexy ou pas sexy.

Et vous, avez-vous souvent douté avant votre grand départ?

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