Après des préparatifs pour un voyage de 5 mois en Asie du Sud-Est, nous voilà enfin rendu à notre date de départ. Nous l’attendions et la préparions depuis plus d’un an. 

Notre projet est de visiter le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, Singapour et l’Indonésie. Notre point de départ est Ho Chi Min ville. Étant Canadien, nous avons absolument besoin d’un Visa papier pour le Vietnam (Le Vietnam est un des plus restrictifs en ce qui concerne les Visas pour ce coin du monde). Nous nous préparons donc à prendre l’avion de Montréal avec une première escale à SanFrancisco et une deuxième a Tokyo.

Mais la vie nous réserve toujours des surprises. La veille du départ, bagages et tout le reste prêts, nous ne trouvons plus les Visas du Vietnam. 

Nous étions déjà anxieux de les recevoir à temps car nous les avions demandés directement de l'Ambassade située à Ottawa trois semaines avant notre départ. Un peu court comme délai. Au point où c'était devenu un running gag auprès de mes collègues de travail. - Tu es certaine de partir hahaha !? - Les sceptiques seront confondus. L'ambassade a été efficace et nous les recevons une semaine et demie à l’avance. Marc étant en dehors de la ville pour quelques jours pour son travail, je suis responsable de ce précieux colis. 

Pour finaliser les formalités du billet d’avion, Marc me demande de prendre en photo les Visas et de les lui envoyer par courriel. À court de temps, je le fais durant un souper d'au revoir avec ma famille. Mauvaise idée ! Dans le tourbillon, je les sers quelque part et je n’y pense plus.

J’y repense la veille du départ. Marc me demande de lui donner les Visas pour les ranger avec nos autres papiers importants. Je me mets à les chercher et ils ne sont pas à l’endroit que je pensais. Nous les cherchons partout, jusque dans les sacs de recyclage. ils sont introuvables. Adieu veille de départ douce et pleine d’heureuses anticipations, bonjour anxiété au tapis.

Après avoir viré la maison à l’envers et prié Saint-Antoine de Padoue, (Saint des objets perdus), il me faut me rendre à l’évidence, ils ont disparu. Ce soir-là, nous passons par une série d’émotions allant de l’espoir au désespoir total mais, ce que je n’imaginais pas était que ce ne serait que le début. 

À ce moment, Marc se retient de m’arracher la tête. Je le comprends, je ferais de même. C’est le genre de moment où on voudrait remonter le temps. Vous savez, celui où on prie tous les dieux existants, Bouddha, Zeus, Jésus, Mahomet, pour un miracle? Devinez quoi, ça ne marche pas à tous les coups!

Marc communique avec l'Ambassade par courriel et une personne nous rappelle quelque instant après. Elle nous confirme que : 

• Option  1 : une photo du Visa ne convient pas (vous vous rappelez que j’en avais pris et que c’est sans doute là qu’ils ont été perdus)? 

• Option 2 : nous ne pouvons pas faire faire un Visa via un autre pays )Usa ou Japon, nos escales) 

• Option 3 : Nous ne pourrons pas non plus en obtenir à l’arrivée au Vietnam comme certains pays d’Asie le permettent. 

Bref, nous sommes dans la ….

Nous n’avons pas d'autre option que de s’en faire émettre des nouveaux et de se les faire livrer à une adresse canadienne. Notre solution est de les faire livrer chez la sœur de Marc qui nous les fera parvenir ensuite. L’Ambassade  nous envoie un courriel qui confirme que les nouveaux Visas sont en route. Nous décidons donc que nous prendrons la chance de nous rendre jusqu’à Tokyo, notre 2e escale après San Francisco, munis de ce courriel, des photos des Visas et de ma pensée un peu magique qu’il y a toujours moyen de moyenner.

Le jour du départ, la sœur et la mère de Marc nous reconduisent à l'aéroport. 

Après un vol somme toute agréable, nous arrivons à San Francisco pour un 13 heures d’escale et le lendemain, nous nous apprêtons à prendre notre deuxième vol vers Tokyo. Au comptoir de United Airlines, les choses se compliquent. Malgré la bonne volonté de l’agente aidée de sa supérieure, qui appellent directement la centrale pour nous autoriser à monter dans le vol de Tokyo, notre vol est denied. Il est impossible de monter à bord sans Visa papier  quand notre destination finale est Ho chi Minh, au Vietnam. 

Nous sommes en choc. Nous savions que les choses se compliqueraient mais nous nous attendions que cela se produise à Tokyo. Pour faire bonne fortune bon coeur, nous nous convainquons  que c’est plus simple ainsi et que nous allons rester à San Francisco le temps de recevoir les nouveaux Visas à notre hôtel. 

Nous parvenons facilement à reculer le vol de 2 jours sans frais supplémentaires en raison de problèmes de papier en parlant directement par téléphone avec un agent du service à la clientèle de United.

Soulagées, nous communiquons avec la sœur à Marc qui nous enverra les Visas dès qu’elle les recevra via un service de courrier rapide. Elle reçoit les Visas peu de temps après, (bravo l'ambassade) et les envoie par UPS, qui les garantit pour jeudi 11 mai à 10h30. un jour avant notre nouveau vol. Tout s’arrange me diriez-vous? Malheureusement …

Le lendemain de l’envoi par UPS, le numéro de tracking n'apparaît pas. Marc, très inquiet, passera la journée à vérifier. Nous leur parlons au téléphone  plusieurs fois pour en savoir plus, sans succès. ils n’ont aucune information et ne savent pas où est ce foutu colis. La mention En cours d’enquête finit par apparaître sur le lien du numéro de tracking. Nous devons nous rendre à l’évidence, nous n’aurons pas les seconds Visas à temps pour notre nouveau vol. 

Au réveil, toujours pas de nouvelles UPS, donc Marc téléphone a United Airline, mais pas moyen de changer de vol. Ils veulent 1000$ canadien par personne pour changer la date du vol, 

Découragé, Marc raccroche et je décide de  prendre le relais. Voici ce que Marc écrira dans son carnet de voyage : 

Du grand Caro a son meilleur, fine, soft,un peu dépourvu jouant à la fois la victime et celle qui a besoin d’aide, La manipulatrice en chef. Ça marche, elle réussit à faire changer notre vol pour le 15 mai sans frais. United nous dit que c'est la dernière fois. Jamais normalement ils ne le font deux fois de suite.

Soulagés, nous espérons que notre chance durera et que nous recevrons les Visas mais toujours rien de ce côté. En désespoir de cause, nous nous rendons à l’Ambassade du Vietnam à San Francisco, pour voir quelle aide ils peuvent nous apporter. Je vérifie sur Google et trouve l’adresse, Il sont ouverts jusqu'à 16h30, Comme nous sommes vendredi, on fonce ! Nous arrivons à 15h. Surprise, nous nous frappons le nez à une porte close. On découvre que, pour des raisons obscures, ces derniers ont réduit leur heure de bureau de moitié depuis mars et nous. C’est le signal, on lâche prise. Tout se met à travers notre chemin pour un départ au Vietnam. Inutile de s’acharner, le Vietnam ne semble pas vouloir de nous. 

Le lendemain, nous rappelons le service à la clientèle de United, et nous demandons de changer notre vol pour Bangkok ou le Visa n’est pas requis. Cette fois, cela nous coûte cher, très cher, 900$ chacun supplémentaire. Plus cher que le prix d’origine. Impossible cette fois de négocier un meilleur tarif même en suppliant, car il s’agit d’un forfait incluant trois vols de trois compagnies différentes (Air Canada, United Airline et All Nippone). En le déplaçant, il est impossible de maintenir le tarif payé à l’origine. 

Mais, bien que la ville ait un réel charme, nous devons quitter San Francisco. D’abord parce que le coût de la vie exorbitant de cette ville n’est pas dans notre budget et que nous devons tourner la page sur cette histoire de Visa où nous nous sentions littéralement pris dans un rabbit hole. Nous décidons d’accepter de prendre le vol à ce prix et de renoncer au Vietnam. 

La perte du Visa a fait de notre escale à San Francisco de 13h une escale de 7 jours et nous à coùté cher, très cher.

• Nouveau Visa : 100$

• Vie à San Francisco à Budget : 100 $ par personnes par jour = 700$

• Nouveau billet : 900$

Total du coût supplémentaire chacun: : 1700$ 

Pour ajouter à l’Ironie, une fois arrivé à Bangkok, nous recevons un courriel de UPS disant que les Visas ont été livrés à l'hôtel de San Francisco, soit prêt d’une semaine plus tard au lieu du 24h prévu. Conclusion, nos quatre visas circulent présentement quelque part dans l’univers infini. 

La morale de cette histoire; 

1. Prenez vous 2 mois d’avance pour demander un Visa à l'ambassade et fiez-vous à eux, ils sont biens. 

2. Traiter les Visas comme de l’or précieuse jusqu’à votre départ en sachant toujours, toujours où ils sont,

3. Ne faites pas affaire avec UPS mais bravo United Airlines. 

4. Garder espoir. Il y a toujours une solution. Même si ce n’est pas celle que vous avez imaginée.

5. Toute situation est une mer d’apprentissage qu’il faut aborder avec philosophie. 

6. Une aventure de la sorte ne serait pas complète sans péripéties. C’est cela le voyage aussi.

7. Ne vous acharnez pas si le sort est contre vous, changez vos plans. 

En terminant, on dit que les meilleurs mariages débutent par une cérémonie catastrophique. Nous espérons que cela s’applique ici et que les meilleurs des voyages débutent aussi ainsi.

Marc et Caro.

Visa Vietnam - En quelques points 

• Prévoyez le faire 2 mois d’avance idéalement mais prend habituellement 3 semaines  pour être délivré. 

• Demande faite directement sur le site - formulaire à remplir avec deux photos passeport et un scanne du Passeport. 

• Demande à l'ambassade canadienne d’Ottawa site : https://vietnamembassy.ca.

  pour communiquer avec eux privilégiez un courriel : contact @ visa@vietnamembassy.ca

• Coût : 75$ US + 25$ US pour livraison.

• Pas de Visa émis directement au Vietnam comme plusieurs pays de d’Asie.

• Doit être demandé du Canada et émis au Canada.

• Le visa dure un mois. Pour un séjour plus long, voir sur le site. 

• Pour les canadiens pas de e-visa pour le Vietnam - doit être papier.

• Possibilité de landing Visa. Voir sur le site. 

• Nous vous invitons à bien vérifier sur le site les formalités pour éviter les mauvaises surprises.

Dans l’ensemble, c’est relativement simple et efficace.