Belize, un paradis encore accessible.
Deux semaines de vacances. Où aller cette fois? Marc et moi cherchons un endroit visitable en peu de temps pour un budget raisonnable. Notre choix s'arrête sur le Belize, petit pays d’Amérique Central relativement peu connu de nos compatriotes. De notre côté, tout ce que nous savons est que le Belize est un paradis fiscal. Pour en savoir un peu plus, nous faisons des recherches et nous découvrons ceci:
Le Belize est un carrefour de culture où s’entremêlent les Mestizos (descendants des mayas et des espagnols), les Créoles (descendants des propriétaires et des esclaves d’Afrique), les Mayas, les Garifunas (des descendants d’africains et d’autochtones), les Arawak (amérindiens des Antilles), les Européens, les Chinois et les Indiens. Indépendant de l’Angleterre depuis seulement 1981, il est le seul pays de langue anglaise en Amérique centrale.
Il est au coeur du territoire maya. Il y a donc une multitude de vestiges connus et d’autres encore à découvrir, enfouis sous la jungle.
Avec ses 450 îles paradisiaques parsemées autour de la deuxième plus grande barrière de corail du monde, sa jungle, son réseau de caves et de cénotes et son célèbre Blue Hole, pas étonnant que ce petit pays attire de plus en plus de visiteurs. Résultat, le tourisme est devenu la deuxième source de revenu après l’agriculture (sucre, agrumes, bananes, fruits tropicaux, piment, cacao).
Le départ et l’arrivée
Nous voilà convaincus. Ce sera notre destination. Après avoir déniché des billets d’avion à prix raisonnable avec Skyscanner, nous avons plié bagages le 26 juillet pour atterrir le 27 juillet à l’aéroport de Belize City. De là, nous partons, flanqué de notre sac à dos et de notre guide Lonely Planet (et oui, on traîne encore du papier), pour trouver un endroit pour dormir. Notre première nuit se passe dans un petit lodge correct mais sans charme. Le lendemain, nous partons tôt explorer la ville qui, sans sembler spectaculaire à première vue, cache quelques attraits.
Belize City
Dès notre sortie, nous découvrons un petit lodge familiale mieux situé et plus sympathique du nom de Smokin Balam (maintenant appelé Hospedaje De Dimas Villas). Nous revenons sur nos pas pour déménager nos pénates et, une fois installés, nous repartons.
Première observation, la ville se divise en deux parties, le Nord et le Sud. Les deux sections sont séparées par un bras de mer. Le Nord est facile à explorer et sécuritaire. C’est là que se concentrent les commerces et les attraits. Le Sud, plus résidentiel et plus pauvre est reconnu risqué pour les visiteurs. Mais en réalité, c’est la pauvreté qui y sévit avec un fort taux de violence, de drogue et d’alcool et cela affecte bien plus la population vulnérable que les visiteurs de passage.
Les deux portions de la ville sont reliées par trois ponts mais le plus remarquable est le Swing Bridge situé directement dans le centre. Il a été construit en 1922 et il est reconnu comme le seul pont à opération manuelle encore en fonction au monde. Bien qu’à une époque pas si lointaine il s’ouvrait matin et soir pour laisser passer les bateaux, il est maintenant ouvert que pour de très rares occasions.
Notre première visite nous amène au musée du Belize. Construit en 1857, cette forteresse de brique était une prison de sa majesté où séjournaient et mourraient des criminels du Belize colonial jusqu'à peu de temps après l’indépendance. Converti aujourd'hui en musée, l’endroit vaut le détour. Il s’y déploie la trame historique du pays avec une collection surprenante d’artefacts maya et un éventail de photos révélant le passé mouvementé du pays incluant ses ouragans. En somme, nous sortons de là beaucoup plus instruit sur le petit pays que nous nous apprêtons à explorer.
Le lendemain matin, nous faisons plus ample connaissance avec Anna, la reine du logis qui tient l’endroit avec amour en compagnie de son mari et ses enfants. Elle nous sert un délicieux déjeuner et me présente un breuvage de sa composition à base d’un fruit obscure qui a comme propriété de tout guérir même les cancers! Elle m’invite à y goûter. Aventurière, je me prête au jeu. Je vous confirme que c’est la chose la plus dégueulasse qu’il m’est jamais été donnée de goûter. Après avoir bien ri de mes grimaces de dégoût, nous quittons nos hôtes et nous dirigeons vers le quai où embarquent les hordes de visiteurs qui désirent se diriger vers les îles avoisinantes.
Caye Caulker
Notre destination cette fois est Caye Caulker. Nous voilà donc, une heure plus tard, sur cette île chouette à l'atmosphère relaxe. Ici comme à Ambergris Caye, on circule principalement en voiturette de golf. Notre première activité sera une excursion en catamaran pour faire de la plongée tuba sur la barrière de corail et nager avec les requins nourrices. Marc gardera un souvenir impérissable de sa rencontre intime avec une murène trop curieuse qu’il chassera à coup de palme. Cette fois, c’est à mon tour de rire de sa tête terrorisée.
À notre retour sur l’île, nous passons le reste de la journée à sillonner les rues, découvrant ainsi les multiples petits restos, cafés et boutiques Nous finissons la soirée en mangeant une langouste grillée, spécialité de l’endroit. Le lendemain, nous faisons la connaissance de Grégoire, un quinquagénaire divorcé de Montréal qui a décidé de tout plaquer pour ouvrir sa pizzeria dans ce coin de pays. Nous finirons la soirée au bout de l'île où est échoué un drôle de bateau multicolore et où se réunissent une foule de hippies dansant, buvant, heureux de vivre.
San-Ignacio
Le lendemain, nous revenons vers les terres pour embarquer dans un bus qui nous mènera vers San-Ignacio, une ville situé au milieu de montagnes en bordure du Guatemala. Nous faisons un arrêt à Belmopan, nouvellement la capitale. Le gouvernement y a déménagé ses bureaux suite au dernier ouragan de 1961 pour éviter les multiples ouragans qui menacent si souvent Belize City. Mais cette ville, toute neuve, semble offrir peu d’intérêts. Nous y prenons un repas et repartons.
Arrivés à destination en fin d’après-midi, des dizaines de badauds nous assaillent pour nous offrir un taxi ou un hôtel. Nous choisissons un peu vite de suivre un de ceux-ci. Nous sommes loin du charme de notre logis chez Anna. Les propriétaire ont des airs peu aimables. Mais bon, la vue splendide sur les montagnes nous console. Après notre souper, nous accostons un chauffeur de taxi à la physionomie bienveillante afin de négocier un voyage pour voir le site maya de Xunantunich le lendemain. Nous convenons aussi qu’il nous amène ensuite à Dangriga, point de départ vers une île isolée dénichée dans le guide. Il nous demande si sa femme peut nous accompagner. Nous acquiesçons, enchantés de sa proposition, loin encore de nous douter de la si belle amitié qui naîtra de cette rencontre fortuite.
Un moment magique avec nos amis belizien
À 8h00 AM, Edouardo est à notre porte pour nous amener au site Maya. Nous y passons une heure passionnante à nous imprégner d’histoire et de magie.
Nous partons ensuite cueillir sa femme Godelia. Il nous fait visiter sa demeure et nous présente sa charmante famille. Quatre générations y vivent sous le même toit. Quelques minutes après, Nous reprenons la route et roulons une heure en discutant gaiement dans nos langues respectives. Ils forment un couple charmant et leur complicité est palpable. Ils semblent aussi heureux que nous de cette petite virée improvisée.
On arrive enfin dans une petit parc appelé Blue Hole National Park où se niche un splendide cénote. C’est à ce moment que Godi sort un pique-nique typiquement belizien qu’elle a préparé pour l'occasion. Un régal. Riz, fèves rouges, poulet, tomates, concombres et Coca Cola. Rassasiés, nous allons ensuite nous baigner dans le cénote. Nous sommes seuls. Nous nous y amusons comme des enfants. J’apprend à Eduardo a flotter sur le dos et à nager dans la partie creuse. Il me dit qu’elle fait 300 mètres de creux. il est terrifié. Je le crois et ne suis pas rassurée. Sa femme le corrige et lui dit que ce n’est pas celui-ci qui est si profond mais bien le célèbre Blue Hole dans l’océan. Il confond. Nous rions bien de nos peurs irraisonnés et d’avoir pu croire à un cénote au milieu de la jungle de 300 mètres de profond. Marc prend des photos d’Eduardo, fier d’avoir vaincu ses peurs, posant en roi Maya.
On repart en direction de Dangriga, notre point de chute pour rejoindre l’île de Tobacco Caye, la seule trouvée qui semble encore accessible pour des plus petits budgets comme le nôtre. Nous avons fait d’amples recherches et la tendance semble être que les îles soient achetés par de riches propriétaires qui y construisent leur demeure où des hôtels de grands luxes. Résultat, leur accès est de plus en plus difficile. Tobacco Caye semble un des derniers endroits de ce genre mais pour combien de temps?
Nous arrivons au guesthouse nommé Blue Field et il ne reste qu’une chambre à deux lits doubles. Nous invitons nos amis à prendre l’autre lit s’ils veulent prolonger leur escapade. Mais, bien que tentés, ils doivent retourner auprès de leurs enfants. C’est avec regret mais reconnaissants de les avoir connus que nous leur disons au revoir.
Tobacco Caye
Dès le lendemain matin, nous nous rendons dans un bar où doit se trouver le capitaine Doggy, celui qui amène les visiteurs sur l'île de Tobacco Caye. Trente minutes de bateau plus tard et nous voici atterris sur un paradis directement sur la barrière de corail. Il est tout petit, gros comme un terrain de football. Pas de route. Trois ou quatre propriétaires de cabanas, Nous en choisissons un directement sur l’eau, les pieds dans la mer des Caraïbes, deux matelas, pas d'électricité mais le paradis. Nous y resterons trois nuits. Nos jours sont occupés à faire des plongées extraordinaires en tuba dans des eaux cristallines, en compagnie de raies manta et des barracudas. Le soir, nous sirotons un cocktail au petit bar qui se réduit à une hutte et des tabourets. Notre dernière soirée se clôture par le spectacle unique des planctons bioluminescents au clair de lune. Nous y serions bien restés pour l’éternité mais notre voyage s’achève. De plus, des rumeurs circulent qu’un ouragan s’en vient et qu’il faudra de toute façon évacuer l'île bientôt. Nous revenons donc à regret sur la terre ferme.
Le Belize zoo et les tubes pneumatiques
Dans le guide, je repère un endroit qui semble chouette sur la route menant à la capitale. Il s’agit du Monkey Bay Refuge. Un genre de camp de vacances tenu par des français qui accueille surtout des groupes d’étudiants étrangers venus dans les environs pour des stages de recherches. À quelque mètre de l’endroit se cache un petit bijou, le Belize zoo. Pas un zoo ordinaire, un centre éducatif, un refuge d’animaux rescapés, soignés et dorlotés avant d’être retournés dans la jungle. C’est le plus beau zoo qui m’est été donné de visiter et la meilleure façon de faire connaissance avec la faune du pays. À quelques kilomètre de là, se trouve aussi une attraction qui consiste à faire une virée dans les cavernes souterraines, lieux sacrés des mayas, en tubes pneumatiques. Un peu touristique, il est vrai, mais très divertissant tout de même. Une façon agréable de voir l’ampleur des réseaux souterrains, la beauté mystérieuse de la jungle environnante et des montagnes qui sont pour la plupart des constructions mayas non excavées
L’Ouragan Ernesto
Il reste quatre jours à notre voyage. Nous revenons vers Belize City au même moment où celle-ci est en branle bas de combat pour recevoir l’ouragan Ernesto. Toute la ville est sur le qui vive. La majeure partie de ses habitants se sont réfugiés dans les terres et, pour les autres, des refuges s’organisent. Nous avons le choix de rester ou de partir vers Belmopan. Nous décidons de rester et de voir ce qui se passera. Nous dormons une nuit chez Anna mais le matin, elle nous annonce que nous devons partir car ils se préparent à affronter l’ouragan et ils seront fermés. Nous lui proposons de l’aider à s’organiser. Elle accepte et nous emballons toutes la matinée les objets du rez-de-chaussée (ordinateur et mobiliers) dans des sacs de plastiques pour les apporter au dernier étage. La famille est anxieuse et cela se sent. Ils ont de si mauvais souvenirs du dernier ouragan. Les préparatifs terminés, ils partent chez des parents à l’abri. Mais Anna est inquiète à notre sujet. Elle nous organise la nuit dans ce qu’elle considère l’hôtel le plus sûre du coin. Il est en béton et solide. Il n’y a pas de discussion possible. Nous y déménageons donc. Notre journée se déroule à marcher dans la ville déserte, à observer, incrédules, la préparation d’une capitale face à la menace d’un ouragan. Nous allons au Consulat du Canada, question de prendre nos précautions, mais nous sommes reçus comme des chiens dans un jeu de quilles. Nous allons à la Croix Rouge, même réaction. La dernière chose qu’ils ont besoin dans le moment c’est des touristes inconscients. Nous retournons à notre hôtel, un peu penaud de notre naïve arrogance de touristes.
Nous passons la soirée en compagnie des autres voyageurs têtes brûlés à observer sur le téléviseur l’ouragan approché des côtes. Au moment où il frappe, nous jetons le nez dehors, inquiet, excités et….C’est le calme plat, pas un souffle, pas une brise, rien! Tout cela pour cela. L’ouragan est passé à côté, traversant et inondant Ambergris Caye, le nord de la côte du Belize et une partie du Yucatan. Nous nous endormons avec un mélange d'émotions: excitation, confusion, déception, joie pour les habitants de la ville etc.
Ambergris Caye
Le lendemain, nous décidons de prendre le bateau pour aller voir les effets de l’ouragan sur l'île d’Ambergris Caye qui a été touchée. À notre arrivée, de grandes portions de l’île sont inondées. On y rencontre peu de gens à part quelques individus ça et là qui peinent à réparer les dégâts. Nous y passons une nuit et repartons le lendemain pour arriver à temps pour notre vol vers Montréal.
À savoir :
Comme bien des pays d’Amérique centrale, essentiellement dû au commerce de la drogue, le pays connaît une hausse du taux de violence. En 2018 plus de la moitié des meurtres se sont produits dans la partie sud de la ville de Belize City. Bien qu’il soit important de connaître ces faits, il est rare que les incidents affectent les visiteurs. Ceci dit, Il est judicieux d'observer les précautions de bases comme éviter d’exposer sa richesse, de s’aventurer dans les zones plus à risque de Belize City et de marcher seul la nuit.
La barrière de corail longue de 300 kilomètres, a été déclarée site mondiale de l’UNESCO en 1996.
Le Blue Hole, le Grand Trou Bleu est un cénote sous-marin situé au large de la côte du Belize, Le trou, quasiment circulaire, d'un diamètre de plus de 300 mètres est d'une profondeur mesurée de 124 mètres. Son emplacement a été rendu célèbre par Jacques-Yves Cousteau en 1971.
Conséquence des politiques économiques ouvertement favorables aux investissements étrangers, le pays est envahi d’Américains, Canadiens et autres richissimes personnes qui viennent s’y installer pour leur retraite. Ce phénomène est surtout visible à Ambergris Caye et Caye Caulker. En outre, de nombreuses îles ne sont plus accessibles car elles ont été achetées par des millionnaires. Par exemple, L’Île de Blackadore Caye a été achetée par Léonardo de Caprio qui y a fait construire des villas de luxe écologiques afin supposément de sauver l’île et son écosystème de la pollution. 68 villas y sont implantées sur le lagon et 48 dans les terres. Pour avoir une propriétés une cette île, il faut débourser entre 5 et 15 millions de dollars. Ça vous dit?
En 1862 et jusqu’à son indépendance en 1981, le pays était un territoire britannique appelé le Honduras britannique. En 1981 il devient le Belize. Le mot Belize provient d’une langue maya qui veut dire route vers...
Il y a toujours eu des revendications et des tensions territoriale venant du Guatemala et c’est encore le cas aujourd'hui.
Nous n’avons vu qu’une partie du pays. Le Nord et le Sud semblent offrir une panoplie d’attraits que nous nous promettons de visiter un jour. Cependant, notre séjour dans ce petit pays restera un souvenir inoubliable et nous vous recommandons cette destination sans hésiter. C’est un paradis qui a tant à offrir, accessible encore mais pour combien de temps?
Les perles de Caroline
The Belize Zoo, tropical education center
Mile 29 sur le western Highway
501-822-8000
Caribbean colors art café Caye Caulker
https://caribbeancolorsbelize.com/
Avenida Hicaco au dessus du The sports bar
Petit café tout mignon avec une vue sur la rue principale avec un généreux choix de menu de déjeuner, de sushi et de breuvages
Blue Hole National Park
Hummingbird Highway | St.Margaret, Belmopan, 3 km au sud de Belmopan
Tobacco Caye
Lors de notre voyage, il fallait se rendre au port du village de Dangriga et demander le capitaine Doggy pour s’y rendre en modeste chaloupe. Cela a sûrement changé depuis.
Monkey bay Wildlife Sanctuary
Tél: BZE: 501-822-8032
Tél: USA : 1-770-877-2648
info@monkeybaybelize.com
Mile 31.5 George Price Highway