Nouvelle-Zélande: des vallons et des moutons.
J’ai eu la chance, car c’est rare qu’on voyage par chance, d’aller en Nouvelle-Zélande. Normalement, c’est une décision consciente et c’est prévu longtemps d’avance. On a le temps d’y réfléchir, de faire des recherches, d’anticiper le bonheur qu’on vivra et les lieux qu’on découvrira. On a le temps de se planifier un itinéraire et de choisir où et quand on fera ceci ou cela. Mais dans ce cas-ci, j’ai remplacé quelqu’un presqu’à pied levé pour un voyage d’affaire. Bien sûr, hors de question que je rate cette magnifique occasion. Je désire toutefois faire une mise en garde: voyager pour le travail ce n’est pas des vacances, bien au contraire.
Alors, revenons à nos moutons et laissez-moi vous raconter ma courte escapade sur l’iles du Nord de la Nouvelle-Zélande.
Pour ce voyage, nous serons trois. Toutefois, deux d’entre nous (j’en fait parti) partirons un peu d’avance afin de s’acclimater au décalage horaire avant de ce mettre au boulot. Oui, quand tu es de Montréal, la Nouvelle-Zélande c’est pas mal le plus loin de chez toi que tu peux être, c’est l’autre bout du monde.
C’est parti, Montréal/Vancouver avec AirCanada. La suite se fera avec Air New Zealand. Wow, le gros luxe de la classe économie plus. Beaucoup d’espace, siège plus gros et plus confortable qu’un Lazy Boy avec repas 5 services. Tellement confortable que je dormirai neuf heures d’affilé. Rien à voir avec mon vol de Spirit Airlines où je n’ai pas fermé l’oeil et où les sièges ne se baissent pas. (voir: Nous avons testé pour vous: Spirit Airlines)
On arrive à Auckland (plus grande ville du pays) le vendredi matin assez tôt mais notre destination finale sera New Plymouth situé dans le Sud-Ouest de l'île du Nord dans la région de Taranaki avec son magnifique stratovolcan du même nom (mont Taranaki et/ou mont Egmont) qui domine la région de ses 2518 mètres.
Un vol d’Auckland à New Plymouth, un taxi, un hôtel, ça y est, nous y sommes. Nous avons la fin de semaine devant nous alors on réserve une voiture pour le lendemain (samedi) matin et on va dormir pour être prêt à partir tôt. L’idée d’un voyage d’affaire, c’est d’optimiser son temps au maximum, sans compromis!
Notre objectif est de se rendre à la capitale Wellington au sud de l’îles du Nord avec le détroit de Cook qui sépare la Nouvelle-Zélande en deux.
On fera la route par la côte le plus possible avec un premier arrêt à Back Beach. À Back Beach il y a Paritutu Rock que l’on peut monter pour avoir une vue panoramique de la région mais surtout des Sugar Loaf Islands, qui sont les restants érodés d’un ancien cratère de volcan de plus de 2 millions d’années.
L’arrêt suivant sera un arrêt pipi dans ce qui ressemble à Malartic en Abitibi, la petite ville (12 000 habitants) de Hawera. Il y a peu à dire sur cet endroit sinon qu’elle a des airs de far west mais possède une tour d’eau assez jolie.
Wellington, la capitale avec seulement 412 000 habitants est la deuxième ville la plus peuplée après Auckland qui en compte plus de 1 500 000. Petite et charmante avec son port en bord de mer, elle attire les résidents du reste de la Nouvelle-Zélande les week-end qui viennent profiter de son ambiance animée, sa scène artistique et culturelle, ses festivals, son marché en plein air et son musée national le Te Papa Tongarewa.
Tout ça pour dire qu’en arrivant dans cette ville tard le soir, il nous fut extrêmement difficile de trouver un endroit où dormir. Ne faites pas comme nous, réservez d’avance si vous prévoyez y aller un week-end.
Nous avons passé une belle journée dans la capitale malgré une fine pluie qui durera toute la journée. Nous sommes allé au musée nationale, fait une balade dans le port, vu les pêcheurs qui revenaient avec leur prises, visité le marché en plein air, etc. Nous sommes aussi passé devant le parlement de la Nouvelle-Zélande, visité un peu les boutiques, avons bien mangé et bien bu.
On reprend la route du retour en direction de New Plymouth car demain c’est le métro, boulot dodo. Ma partenaire de voyage m’offre l’occasion d’aller voir le pont Te Rewa Rewa avant de rendre notre voiture de location. J’accepte sur le champ. Je ne peux résister à l’envie de voir ce pont construit comme un squelette de baleine. WOW! Merci Suzanne, quel pont magnifique et quel moment agréable.
Arrive maintenant le bout plate. Une semaine de travail intense où l’on donne notre maximum pour se garder un maximum de temps libre. Après nos journée de dur labeur, il nous reste peu d’énergie mais comme ce pays n’est pas la porte à côté, aussi bien en profiter. On saute dans la douche, on ramasse le sac photo et on part à pied.
New Plymouth, située en bordure de la mer de Tasman et surplombée par le Taranaki, à beaucoup de charme, dont un parc magnifique (PukeKura Park) près du centre ville. La végétation est exubérante et magnifique. Chutes d’eau, lacs, sentiers et même un petit zoo où les animaux sont traités aux petits soins.
La ville de New Plymouth est une ville où l’art est en valeur et où les oeuvres de l’artiste Len Lye y sont omniprésentes (Govett-Brewster Art Gallery, Wind Wand).
Finalement, le week-end arrive. Nous avons une journée libre à nous, chacun de notre côté. On en a besoin. En voyage d’affaire, tu travailles ensemble, tu manges ensemble, tu visites ensemble… Une journée “off” est la bienvenue.
Seul, sous une pluie forte, je marche à la découverte de ce lieu bien loin de chez moi, même s’il n’a rien de dépaysant. Je tombe soudain sur André (mon collègue) lui aussi parti découvrir ce coin de pays, aussi trempé que moi mais heureux de profiter d’un peu de temps libre. On finira dans un resto libanais où le cuisto nous ramènera au centre ville car on est rendu loin de notre lieu de départ. J’ai oublié son nom mais il reste pour moi le fidèle représentant de la gentillesse des Kiwis. (nom que l’on donne au néo zélandais, mélange d’occidentaux et de maori).
Un patron du musée où l’on travaille (Puke Ariki) nous a offert une journée de visite dans le centre de l’île du Nord que nous nous sommes empressé d’accepter. L’objectif, Rotorura, le lac Taupo, Wai-O-Tapu et voir du paysage.
On s’entasse à cinq et c’est parti pour une autre journée de pluie. La route, à deux voix, est vallonnée et sinueuse comme c’est pas possible. Ça monte, ça descend, ça tourne serré et ça recommence. De chaque côté, les collines sont verdoyantes et les moutons sont rois. La Nouvelles-Zélande compte plus de moutons que d’habitants. C’est toutefois magnifique à voir. Pour revenir à la route, il faut être prudent. Les accidents sont fréquents et ne pardonnent pas.
Nous y voici enfin, Wai-O-Tapu, le Yellowstone néo-zélandais. Situé sur une faille géothermique, ce joyau hors du commun, avec ses geysers, ses “mud pool”, ses cratères d’eau bouillantes et sulfureuses et ses bassins de couleurs fluorescentes, permet de prendre toute la mesure dans l’activité physique de notre belle planète. On parcours ce parc par des sentiers balisés et on ne met pas ses doigts dans l’eau au risque de se brûler. On finit notre visite à Devil’s bath et la couleur que vous voyez sur la photo est réelle. Malgré le coût un peu élevé, c’est à mettre sur votre liste.
La pluie nous fera écourter notre visite mais nous sommes en voyage d’affaire donc… vite, on veut voir autre chose, plein de choses.
Direction, le lac Taupo, le plus grand lac de Nouvelle-Zélande avec ses 616 km carré. Il est le fruit d’une gigantesque éruption volcanique, si forte qu'elle a assombri le ciel de la Chine jusqu’en Europe.
On finit par un arrêt à Rotorura pour se remplir la panse avant de reprendre la route vers New Plymouth. Il nous reste du travail à faire, on est ici pour ça. Il ne faudrait pas l’oublier!
Nous sommes le lundi et on reprend l'avion pour Montréal le mercredi. On fait notre boulot et comme tout est magnifiquement organisé et que nos partenaire Kiwis sont efficaces et professionnels, nous réussissons à finir une demi journée d’avance.
Nous aurons l’après-midi de libre. On décide de modifier notre itinéraire de retour. Plutôt que de reprendre l’avion mercredi de New Plymouth pour Auckland, nous ferons le trajet en voiture afin de voir de profiter de ce coin de monde au maximum.
Étant trois avec des envies différentes mais avec une même soif de découverte, nous commençons nos vacances très courte par une randonnée sur la plage. André se lance le défi de faire une trempette dans l’eau glaciale de la mer de Tasman. Quel courage! Il le fait et est très fier. J’ai immortalisé ce moment pour lui.
Mon trip à moi c’est les volcans. Le Taranaki, je l’ai vu de loin mais là, on va s’y rendre le plus près possible. Malheureusement pour nous, le ciel est complètement couvert et même si nous sommes à ses pieds, nous ne le voyons pas. Nous aurons au moins le mérite d’avoir essayé. Il ne nous restera qu’à essayer de combler l’envie de Suzanne de voir de ses propres yeux l’oiseau légendaire, le kiwi, emblème de la Nouvelle-Zélande.
Notre mardi sera consacré à faire de la route pour se rendre à Auckland, lieu de notre vol de retour. Nous voici parti pour un “road trip” d’une journée rempli d’arrêt pour admirer la côte, les nombreuses plages de sable noir, “elephant rock” ainsi que la magnifique chute d’eau Bridal Veil Falls à Waikato.
Finalement arrivé à Auckland, nous mangeons dans un restaurant italiens bien côté, plus que notre hôtel assez douteux. La soirée se terminera avec une vue panoramique de la ville d’Auckland.
Le mercredi, notre vol de retour n’est que le soir, ce qui veut dire qu’on a encore une journée devant nous. Go les jambes, pas question de rester à rien faire, on dormira dans l’avion.
Nous sommes au pays des Kiwis. Ce terme, défini à la fois les habitants et leur emblème. Le kiwi est un oiseau incapable de voler et de la grosseur d’une petite poule. On part à sa recherche. On veut voir le Kiwi. Plusieurs semi-attractions touristiques proposent, pour un prix prohibitif, des visites avec l’espoir de le voir. Il est nocturne et nos chances sont minces. On décide de tenter le tout pour le tout. Direction le zoo d’Auckland.
Ce zoo vaut le détour si vous avez du temps de libre. Les volières avec les oiseaux du pays sont magnifiques. Nous y voici, l’enclos, intérieur, fermé, dans la pénombre, de la demeure du Kiwi. On le voit à peine. Il se cache. Nous évite. Il fait très sombre mais l’on persiste. Notre Kiwi, on l’a vu. On est heureux. Suzanne est heureuse.
Notre voyage d’affaire est une réussite.
Nos vacances sur le “rush” sont un succès. On revient à Montréal avec le sentiment d’avoir profité du mieux qu’on en était capable du peu de temps libre qu’on avait.
Je vous laisse avec une image de ce Kiwi furtif qui restera l’emblème de notre aventure payé par notre employeur!
Crédits photo: ©Marc Daneau et ©Suzanne Couillard